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20 Avril 2024
02:40:22
Gestion de la crédibililté René Desharnais

ComaQ CARREFOUR Printemps 2013
Revue publiée par la corporation des officiers municipaux agréés du Québec
René Desharnais, conférencier et auteur, Réseau DOF

Gestion de la crédibililté dans le contexte actuel

ComaQ Carrefour Printemps 2013 Sachant que le contexte municipal actuel au Québec ne favorise pas la crédibilité de ses représentants, élus ou non, il apparaît de plus en plus important de bien saisir le « mode d’emploi » de la crédibilité professionnelle afin d’éviter d’être englouti dans la trop facile généralisation du type « ils sont tous pareils ! ».

Or, vous avez sans doute constaté comme moi que certaines personnes ou organisations sont constamment sollicitées. Leur collaboration est convoitée. Un de leurs principaux atouts, souvent évoqué : leur crédibilité ! Inversement, quand la crédibilité d’une personne ou d’une entité s’avère douteuse, faible ou questionnée, on veut rarement y être associée, tant parce qu’on a peu confiance en la qualité de son apport que parce que l’on craint que sa réputation actuelle ne contamine la nôtre.

Ceci nous conduit à définir la crédibilité de la façon suivante : la valeur totalement subjective que l’on accorde à une personne, une équipe ou à une organisation, selon un certain nombre de critères explicites ou implicites, et ce, en fonction de notre perception de leur correspondance actuelle à ces critères.

Sur quoi repose donc cette crédibilité dont on parle tant ? Certainement pas sur la seule dimension de la compétence parce que j’ai souvent vu des personnes de grande compétence ne pas être les premières recherchées, voire même être fuies ou évitées; dans certains cas, leur réserve à partager leur savoir, leur condescendance, leur intolérance aux idées des autres, leur peu d’enthousiasme, de patience ou de générosité ont souvent entraîné qu’on préfère aller chercher l’expertise ailleurs ou autrement.

On réalise donc que, pour une grande majorité de gens, certains critères relationnels sont tout aussi importants (sinon plus, parfois) que les critères de compétence, pour établir la crédibilité d’un collaborateur. Quelques autres, cependant, sont prêts à endurer les pires caractères pour s’associer à une sommité dont les récentes recherches font tout un tabac ! On ne sait vraiment jamais, a priori, sur quels facteurs spécifiques notre interlocuteur se base pour évaluer notre crédibilité. Rappelez-vous cette phrase : « Au départ, ON NE SAIT JAMAIS ! ». Effectivement, à moins de bien connaître une personne, on ne peut estimer le poids relatif qu’il accorde aux divers facteurs de crédibilité généralement reconnus (connaissances, expérience, réalisations, éthique, honnêteté, ouverture d’esprit, etc.).

Ceci nous conduit à définir la crédibilité de la façon suivante : la valeur totalement subjective que l’on accorde à une personne, une équipe ou à une organisation, selon un certain nombre de critères explicites ou implicites, et ce, en fonction de notre perception de leur correspondance actuelle à ces critères. Elle risque ainsi de fluctuer d’un moment à l’autre, d’un lieu à l’autre, d’une personne à l’autre. Ma crédibilité, c’est donc ma valeur perçue… pas nécessairement ma valeur objective.

Pour être un collaborateur recherché, j’aurai donc avantage à prendre soin de ma crédibilité. Mais comment faire puisque, comme pour la beauté, on dit qu’elle se situe « dans l’oeil de l’autre » ? Probablement en portant attention à ce que je montre et révèle (volontairement ou involontairement) de moi. De plus, il est essentiel de porter l’entière responsabilité de la gestion de sa crédibilité; personne ne peut être à votre place !

L’important, c’est donc de s’intéresser aux critères des personnes auprès desquelles on a avantage à être crédible; quand on connaît bien ces critères, il n’existe que deux façons d’obtenir de la crédibilité : rendre visible (ou développer) sa correspondance aux critères que l’on accepte, et faire changer (modifier, réduire l’importance relative) les critères auxquels on ne veut ou ne peut correspondre.

Un dernier point, fort important : vous reconnaîtrez sans doute que dans une équipe, la crédibilité des uns est étroitement liée à la crédibilité des autres. Alors, que faites-vous quand un de vos collègues manque ou perd de la crédibilité ? Le plus souvent, on l’isole, on lui retire des dossiers à forte exposition… on ne lui en parle pas !

Ma crédibilité, c’est donc ma valeur perçue… pas nécessairement ma valeur objective.

Voici quatre étapes pour aborder cette situation délicate, sous l’angle de la collaboration et de la coresponsabilité :

  • Assurez-vous d’avoir assez de crédibilité auprès de cette personne pour qu’elle accueille votre démarche avec ouverture; sinon, demandez à une personne plus crédible à ses yeux d’intervenir.
  • Faites en sorte que la personne soit assurée que votre démarche vise avant tout à l’aider et à aider l’équipe.
  • Rappelez-lui que la crédibilité est une question de perception qui ne remet aucunement en doute sa valeur objective.
  • Recourez au « nous ». « Nous avons actuellement un problème de crédibilité de groupe… aujourd’hui, ça te concerne… demain, ça pourrait être moi… ».

Ce n’est peut-être pas magique… mais c’est à tout le moins authentique et coresponsable.

P.S. : N’hésitez jamais à répondre « sans agressivité » aux attaques à votre crédibilité !


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